Nouvelle année 2018 – Maëlle


Chahut au château : la culture et le cœur

Jacques Brel, extrait d’une interview de novembre 1968 :
« Et bien, évidemment d’abord le mot culture me fait penser aux cultures de pommes de terre. Parce que je ne crois pas qu’on cultive les Hommes, je crois que les Hommes se cultivent, donc quand on dit « culture », je pense à des champs.

Ensuite je pense à un appareil de prothèse. Je pense à une béquille, je pense à une cane. Je crois que tous les Hommes sont relativement infirmes et compensent cette infirmité, un peu -souvent, même- par une espèce de culture qui leur donne de l’assurance, qui leur donne le membre qui finalement leur manque, je crois. Et on se complète ou on se compense par une relative culture.

Et en troisième lieu le mot culture me fait penser à un adversaire parce que très souvent c’est l’ennemi du cœur. Je crois qu’on peut très bien vivre sans culture mais on ne peut pas vivre sans cœur. Alors si on me donne à choisir entre le cœur et la culture, je prends immédiatement le cœur. Parce qu’on a jamais vu des champs de cœur, alors qu’on a vu des champs de culture ! » J. Brel

Et le festival « Chahut au château » là-dedans ?
Un chahut, c’est un bazar, un tintamarre.
Faire du chahut, c’est bousculer, désordonner.
Chahuter d’accord, mais chahuter au château, quelle idée facétieuse !

Et bien justement. Ce sont les multiples propositions malicieuses dans un cadre « qui en jette » qui donnent ce goût de reviens-y à l’événement.
C’est un festival qui arrive subtilement à mêler des mondes.
C’est une ambition forte et des portes grandes ouvertes à un public varié.
C’est un espace historique animé avec la simplicité de bénévoles joyeux.
C’est un accès direct à un spectacle vivant riche, engagé, de grande qualité.

Chahuter au château, c’est un peu associer la culture ET le cœur.

C’est un programme enchanteur qui redonne le goût de la rencontre, de l’émerveillement et du jeu, un pied-de-nez à notre société marchande et cloisonnée.